Mes chers frères,

La maison d’Erkam ibn Ebi’l Erkam, l’un des premiers compagnons à avoir embrassé l’islam à un jeune âge, a joué un rôle central au début de la mission prophétique en servant de lieu de propagation de l’islam. Face à l’augmentation des persécutions et des pressions des polythéistes mecquois, notre Prophète (saw) a choisi cette maison à La Mecque comme lieu de diffusion de la connaissance. Grâce aux activités de notre Prophète (saw) dans cette maison, de nombreuses personnes se sont converties à l’islam, y compris Omar ibn al-Khattab. Sa maison est ainsi devenue le centre de l’invitation à l’islam et elle est célèbre sous le nom de “Darulerkam”.

Chers musulmans !

Dans la culture islamique, les maisons où des assises religieuses ont lieu sont considérées comme des succursales de “Darulerkam”. Ces assises sont perçues comme des lampes éclairant les cœurs des gens. En ce sens, la maison du croyant est considérée comme une petite mosquée. Allah le Très-Haut dit dans le Coran : “Dans des maisons qu’Allah a permis que l’on élève, et où Son Nom est invoqué; Le glorifient en elles matin et après-midi, des hommes que ni le négoce, ni le troc ne distraient de l’invocation d’Allah, de l’accomplissement de la Salat et de l’acquittement de la Zakat, et qui redoutent un Jour où les coeurs seront bouleversés ainsi que les regards.”[1]

Dans ces jours difficiles que nous traversons, tout comme notre Prophète (saw) et ses compagnons l’ont fait, nous devons nous unir avec nos frères et sœurs, implorer notre Seigneur avec patience, chercher refuge auprès de Lui et demander Son aide notamment dans le cadre des “Assises d’Erkam”. En ces jours où nos frères opprimés vivant dans différentes régions, en particulier en Palestine, attendent notre aide, nous devons placer la prière et la solidarité au sommet de nos priorités. Sans aucun doute, la meilleure occasion pour cela est de participer aux prières du matin en groupe et aux assises d’Erkam. En effet, le Prophète (saw) a dit: “[…] Celui qui répond aux besoins de son frère musulman, Allah répondra à l’un de ses besoins. Et quiconque soulage un musulman de sa détresse, Allah soulagera l’une de ses détresses au Jour du Jugement. Et quiconque couvre les défauts d’un musulman sur terre, Allah couvrira les siens au Jour du Jugement.” [2]

Chers croyants !

Depuis 40 jours, le monde entier a condamné des personnes à la mort, à la disparition, à la faim, à être enterrées vivantes. On ne leur a pas accordé le droit de vivre, de respirer, d’être libres. On a condamné leurs mères et leurs pères à enterrer leurs enfants assassinés un à un à leurs côtés, près de leurs tombes. Le monde entier a tourné le dos à la dignité, au droit à l’existence, à toutes les valeurs humaines. Un monde si impuissant qui permet cela aux enfants d’Adem et qui ramène l’humanité au néant n’a jamais été vu dans l’histoire. Alors qu’une partie des personnes ont réussi à rester humaines et se sont battues pour maintenir quelque chose de vivant, l’indifférence des États, des dirigeants, des organisations internationales face à cette barbarie a balayé toutes les mesures de légitimité.

Si le monde est ainsi aujourd’hui, le destin des nations est en danger demain. Cette trajectoire doit être arrêtée maintenant, et l’avenir de l’humanité ne doit pas être détruit. Selon les sources des Nations Unies, rien qu’à Gaza, le nombre d’enfants tués en 40 jours est de plus de 5 000. Désormais, outre ceux qui ont perdu la vie à cause des bombardements, il y a ceux qui meurent dans les hôpitaux faute de médicaments, ceux qui sont reliés à des machines et meurent faute d’électricité, et les bébés condamnés à la mort dans les couveuses en raison de l’absence de conditions stériles, tous sous les yeux du monde entier. Il est temps de mettre fin à cette violence disproportionnée. Cette guerre disproportionnée doit être arrêtée. Les machines qui crachent la mort doivent être retirées. Il faut empêcher l’injustice avant que l’humanité ne soit complètement détruite.

Que notre Seigneur ne nous sépare pas de ceux qui empêchent l’injustice et qui sont centrés sur la justice et la vérité.

Je termine mon sermon avec l’invocation suivante : “Ô notre Seigneur, donne nous de Ta part une miséricorde; et assure nous la droiture dans tout ce qui nous concerne.” [3]  Amin !

[1] Sourate Nour, 24/36-38

[2] Muslim, Birr, 68

[3] Sourate al-Kahf, 18:10

Sermon: Erkam ibn Ebi’l Erkam: l’architecte des assises de rappel d’Allah