Mes chers frères !

La vie d’une personne est littéralement un test. Cette épreuve se manifeste parfois par la peur et la faim, parfois par le manque de biens et d’argent, et parfois par la vie. En plus de tout cela, la plus grande épreuve pour l’homme est l’épreuve qu’il traverse à travers son âme bestiale que l’on appelle “nafs”. Notre Prophète (saw) a décrit cette épreuve comme le grand jihad. En effet, le nafs ordonne toujours le mal à l’homme. Le Coran nous indique que le prophète Yusuf (as) a dit : “Je ne m’innocente cependant pas, car l’âme est très incitatrice au mal, à moins que mon Seigneur, par miséricorde, [ne la préserve du péché].”[1]

Chers musulmans !

Quand Allah le Très-Haut nous ordonne d’utiliser les innombrables bénédictions qu’Il nous a accordées conformément à leur but, il nous conseille de ne pas aller à l’extrême et de nous en servir sans être prisonnier des désirs illimités du nafs. Ceux qui font des oeuvres justes, bonnes et moralement appropriées, qui ont une foi solide et sont capables de dire “Stop!” à leur nafs, ceux-là trouveront la paix. Dans le Coran, Allah le Très-Haut attire notre attention sur ce point de la manière suivante: “Ô toi, âme apaisée, retourne vers ton Seigneur, satisfaite et agréée; entre donc parmi Mes serviteurs, et entre dans Mon Paradis.” [2]

Chers croyants !

L’histoire humaine est pleine de luttes entre le bien et le mal. Les prophètes ont lutté pour conduire les communautés qui avaient succombé à leur ego vers le salut. Ceux qui sont captifs de leurs désirs ont toujours agi selon leurs caprices, et en conséquence, ils ont échoué dans cette épreuve de la vie d’ici-bas. Les désirs de l’âme sont sans fin et il n’a pas été possible à ceux qui courent après eux de trouver la paix. En effet, le nafs qui n’est pas maîtrisé conduira la personne au désastre. Notre Prophète (saw) a dit: “Le sage est celui qui demande des comptes à lui-même et œuvre pour l’au-delà ; le sot est celui qui suit ses fantaisies et se contente de vœux pieux.” [3] Comme le dit Allah le Très-Haut dans le Coran: “N’est-ce point par l’évocation d’Allah que se tranquillisent les coeurs?”[4] En dehors de cela, toutes les recherches faites pour trouver la paix et le bonheur sont vaines.

Chers fidèles !

En ces jours où nous sommes à la veille du mois de Ramadan, nous entrons dans un climat où nous pouvons nous remettre en question et essayer de corriger nos erreurs. Dans ce contexte du mois de Ramadan, nous devons passer en revue la qualité de nos actes d’adoration. Nous devons méditer sur les conséquences désastreuses de notre négligence, de notre gaspillage, de nos mauvaises habitudes et de nos excès. Nous devons méditer pour savoir si nous avons été capables d’accomplir notre obéissance à Allah et à Son Messager, nos obligations envers nos frères croyants et l’humanité. Ces jours, qui sont des moments exceptionnels dans la vie humaine, sont des moments de purification spirituelle pour nous tous. C’est le moment de se débarrasser du fardeau de nos péchés. Il ne faut pas l’oublier.

Dans ce cas, mes chers frères !

Prenons une bonne résolution à la veille de ce mois de Ramadan. Commençons ce processus de purification par la repentance et le pardon. Reconstruisons nos esprits avec le Coran, nos cœurs avec le dhikr et la méditation, et nos corps avec l’adoration et l’obéissance. Si nous nous sommes éloignés de notre Créateur, il est temps de se repentir, de demander pardon et de nous rapprocher à nouveau de Lui par l’accomplissement de la prière. Si nous avons violé les droits de nos frères et sœurs, si nous avons négligé les droits des membres de notre famille, demandons-leur pardon. Gagnons le cœur de nos aînés et ne nous trouvons jamais dans des environnements qui ne conviennent pas à un croyant. Essayons de prier en commun  et en famille, et d’être en accord avec nos frères croyants. N’oublions pas que le moyen de s’éloigner du haram est de faire de bonnes actions. Ainsi, nous accomplirons notre devoir vis-à-vis d’Allah le Très-Haut, et nous serons libérés de nos mauvaises habitudes et des désirs de l’âme bestiale. Le Messager d’Allah (saw) a dit lors de son Pèlerinage d’adieu : “Le moudjahid est celui qui lutte contre les désirs de son nafs dans la voie de l’obéissance à Allah.” [5] N’oublions pas que le plus grand jihad du croyant est le combat qu’il mène contre son nafs.

Chers frères !

Je termine ce sermon par l’invocation suivante de notre Prophète (saw) : “(Ô Allah !) Fais-moi atteindre les bonnes valeurs morales. Il n’y a personne qui puisse me conduire aux bonnes valeurs morales en dehors de Toi. Eloigne de moi les mauvaises valeurs morales. Il n’y a personne qui puisse me préserver des mauvaises valeurs morales en dehors de Toi!” [6]

[1] Sourate Yusuf, 12 :53

[2] Sourate al-Fajr, 89:27-30

[3] Tirmizî, Kıyâmet, 25/2459; İbn Mâja, Zühd, 31

[4] Sourate Ra’d, 13:28

[5] İbn Hanbel, VI, 22

[6] Müslim, Müsâfirîn, 201

Sermon – L’éducation de l’âme