Mes chers frères !

Il y a 28 ans, le 11 juillet 1995, un génocide a eu lieu dans la ville de Srebrenica, en Bosnie-Herzégovine. Pendant 5 jours, plus de 8 000 musulmans, y compris des enfants et des personnes âgées, ont été impitoyablement massacrés. Ce massacre, connu sous le nom de génocide de Srebrenica, est l’une des pages les plus sombres et douloureuses de l’histoire de l’humanité. Les conséquences tragiques de ce massacre sauvage, qui ont entraîné la perte des mères, des pères, des enfants et des proches de milliers de personnes, se font encore sentir.

Chers croyants !

Notre religion interdit toute forme de racisme et de nationalisme. Le racisme ou le nationalisme est non seulement un crime contre l’humanité, mais aussi un manque de respect envers Allah le Très-Haut. Les individus ne peuvent pas revendiquer de supériorité les uns sur les autres en se basant sur leur lignée, car tous sont égaux en tant que descendants d’Adem (as). La supériorité réside non pas dans la race, la couleur de peau, la langue ou la géographie, mais dans la conscience de la responsabilité envers Allah (azwj) et dans l’attachement aux valeurs morales universelles qui définissent l’humanité. Le Messager d’Allah (saw) a proclamé cette vérité dans son célèbre Sermon d’adieu en disant : “Ô gens ! Sachez que votre Seigneur est unique, votre ancêtre est unique. Il n’y a pas de supériorité de l’Arabe sur le non-Arabe, du non-Arabe sur l’Arabe, du blanc sur le noir, ou du noir sur le blanc. La supériorité réside dans la piété !” [1]

Chers fidèles !

Notre Seigneur dit dans le Coran : “Et parmi Ses signes la création des cieux et de la terre et la variété de vos idiomes et de vos couleurs. Il y a en cela des preuves pour les savants.” [2] Notre Seigneur nous informe ainsi que toutes ces différences, qu’il s’agisse des langues ou des couleurs de peau des individus, sont des signes de Son existence et de Sa puissance.

Chers musulmans !

Tout au long de l’histoire, les guerres menées au nom du racisme ont toujours entraîné des conséquences douloureuses pour l’humanité. Des milliers de Rohingyas ont été victimes de massacres en raison du racisme en Birmanie simplement parce qu’ils étaient musulmans. Ils ont été chassés de leurs foyers et contraints de se réfugier dans d’autres pays. Jusqu’à une époque récente, en Afrique du Sud, les « blancs » prétendaient être supérieurs aux « noirs » et pratiquaient une politique raciste appelée « apartheid ». Les atrocités incroyables qui se déroulent au Turkestan oriental sont également des exemples tristes de racisme. En fin de compte, il reste des enfants orphelins et des personnes désespérées arrachées à leur foyer et à leur famille. Pour éviter que de telles catastrophes ne se reproduisent, il est nécessaire de collaborer avec des personnes et des institutions bienveillantes et compatissantes, indépendamment de leur race, de leur religion ou de leur langue. En réalité, rester silencieux et passif face à ces massacres commis contre l’ensemble de l’humanité revient à les approuver.

Chers frères !

Nous ne devons jamais cesser de nous souvenir et de commémorer les victimes de tous les crimes racistes à travers le monde, afin de ne pas être complices de ces crimes. Nous devons également veiller à ce que les générations futures soient sensibles au fléau du racisme. Notre Prophète bien-aimé (saw) a déclaré dans un hadith : « Si les gens voient un oppresseur commettre une injustice et ne l’empêchent pas, il est inévitable qu’Allah les punisse tous d’un châtiment général. » [3]  Selon ce noble hadith, le silence d’un musulman face à une injustice, son inaction et son absence de protestation attirent la colère d’Allah sur lui. C’est pourquoi, en commémorant ceux qui ont perdu la vie à Srebrenica, nous rejetons toutes formes de racisme et nous nous opposons à ceux qui appellent au racisme.

En cette occasion, nous demandons à Allah de couvrir de Sa miséricorde nos frères et sœurs qui ont perdu la vie lors du génocide de Srebrenica et lors d’autres attaques racistes, et nous souhaitons courage et patience à ceux qui sont toujours en vie.

[1] Ibn Hanbel, V, 411

[2] Sourate Rûm, 30:22

[3] Abû Dawûd, Melâhim, 17