Mes chers frères !

Louange à Allah le Très-Haut qui nous a créé à partir de rien et qui nous a dotés d’innombrables bienfaits. Que la paix et les bénédictions d’Allah soient sur Son Messager (saw) et sur tous les prophètes. Que la paix soit aussi sur ceux qui s’accrochent fermement à l’islam et qui, par leur savoir et leurs biens, œuvrent sans relâche sur ce chemin pour atteindre le bonheur dans cette vie et dans l’au-delà. L’un des plus beaux noms d’Allah est « Es-Selâm », c’est-à-dire la « paix » dont Il est la source. A la fin de la prière, nous disons : « Allâhoumma ente’s-Selâm wa minke’s-Selâm, tebârakte yâ ze’l-Jelâli wa’l-Ikrâm », c’est-à-dire « Ô Seigneur ! Tu es la Paix et la paix vient de Toi. Béni sois-Tu, ô Digne de glorification et de générosité. »

Chers croyants !

Le selâm est le symbole du croyant. Ce n’est pas une simple parole mais c’est le nom du bien-être et de la paix. Le selâm pénètre les cœurs, franchit les obstacles ; c’est le nom du lien fraternel. Le selâm, c’est une garantie donnée aux autres qu’aucun mal ne viendra de nous. D’après Aboû Hourayra (ra), le Messager d’Allah (saw) a dit : « Par Celui qui détient mon âme dans Sa main, vous n’entrerez pas au Paradis jusqu’à ce que vous croyiez et vous ne croirez pas jusqu’à ce que vous vous aimiez. Ne vais-je pas vous informer de ce qui va vous assurer ceci ? Propagez le selâm entre vous. » [1]

Chers fidèles !

Notre Prophète (saw) n’a jamais cessé de donner le selâm tout au long de sa vie. Il saluait tout le monde, hommes et femmes, jeunes et vieux, et encourageait à se saluer. Il saluait même les habitants des cimetières et leur souhaitait la paix. [2] En tant que communauté du Prophète de la Miséricorde, comment pourrions-nous ignorer nos voisins, nos proches, même ceux que nous ne connaissons pas, et les côtoyer sans leur adresser le selâm ? Il ne faut pas oublier que l’un des droits d’un musulman sur un autre musulman est de se donner le selâm. Les savants ont précisé que donner le selâm est sounna, tandis qu’il est obligatoire (farz) de répondre au selâm. De plus, celui qui donne le selâm reçoit une plus grande récompense que celui qui le reçoit. Notre Prophète (saw) a conseillé aux musulmans qui se rencontrent de commencer à se saluer par le selâm. Il a aussi enseigné que celui qui est plus jeune doit saluer le plus âgé, celui qui est en mouvement doit saluer celui qui est immobile, celui qui est en petit nombre doit saluer celui qui est nombreux, et que lorsqu’un groupe se sépare, il doit partir en se saluant. Il a aussi précisé que s’il y a un seul selâm donné dans un groupe, ou qu’une personne prend le selâm d’une autre, c’est suffisant.[3] Il est également important de donner le selâm en entrant dans les maisons.

Chers musulmans !

De même que le selâm n’est pas donné à celui qui est en train de boire de l’alcool, de jouer aux jeux de hasard, ou de pratiquer la voyance, il ne faut pas donner le selâm à celui qui est en prière, qui lit le Coran, qui écoute le sermon, qui fait l’adhan ou qui s’instruit. En outre, il est important de saluer nos voisins d’autres religions selon leurs coutumes afin de maintenir la paix sociale.

Lorsque les croyants entreront au Paradis par la grâce d’Allah, les gardiens du Paradis leur diront : « Salut à vous ! Vous avez été bons : entrez donc , pour y demeurer éternellement. »[4]

Je vous propose de conclure par la lecture du sens du verset lu au début du sermon : « Si on vous fait une salutation, saluez d’une façon meilleure ; ou bien rendez-la simplement. Certes, Allah tient compte de tout. » [5]

[1] Mouslim, Îmân, 93

[2] Mouslim, Janâ’iz, 104

[3] Boukhârî, Isti’zân, 4; Mouslim, Selam, 1

[4] Sourate Zoumar, 39:73

[5] Sourate Nisâ, 4:86

Sermon – Le Selâm comme clé de la paix sociale