Mes chers frères,

Les personnes proches par le lien du sang sont appelées « akraba » en turc. Le mot « akraba » est d’origine arabe. C’est le pluriel du mot « karib » qui signifie « parent ». En arabe, le terme « akriba » est utilisé pour désigner quelqu’un appartenant à la même lignée, et il est passé en turc sous la forme de « akraba ».[1]

Ce lien de parenté impose des responsabilités mutuelles, rassemblées sous le terme de « droit de la parenté ». Notre religion accorde une grande importance à la préservation du lien familial, en encourageant les échanges, l’entraide matérielle et morale, ainsi que les visites entre personnes d’une même famille, ce que nous appelons « Sila ar-Rahim ».

Chers musulmans !

Dans le premier verset de la sourate an-Nisâ lu au début du sermon, Allah le Très-Haut dit : « Craignez Allah au nom duquel vous vous implorez les uns les autres, et craignez de rompre les liens du sang.« [2] Notre Prophète (saw) a également souligné l’importance de préserver et renforcer les liens familiaux. Dans un hadith, il nous a ordonné de maintenir les liens familiaux : « Que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier honore son invité ; que celui qui croit en Allah et au Jour Dernier entretienne les liens familiaux. »[3] Il existe de nombreux versets et hadiths concernant la Sila ar-Rahim et les savants ont tous interdit de rompre les liens familiaux.

Chers fidèles !

Notre Prophète (saw) indique que le maintien des liens familiaux permet l’augmentation des moyens de subsistance et prolonge la vie. Le Messager d’Allah (saw) a également dit que celui qui coupe les liens familiaux ne pourra pas entrer au Paradis,[4]  tout en précisant que “la Sila ar-Rahim consiste à maintenir le lien avec ceux qui ont coupé le lien avec toi.”[5]

Maintenir de bonnes relations avec les proches n’est pas seulement un devoir adressé à notre communauté mais c’est un ancien commandement. Les communautés précédentes ont également été chargées de maintenir les liens familiaux comme l’a exprimé Allah le Très-Haut : « Et [rappelle-toi], lorsque Nous avons pris l’engagement des enfants d’Israël de n’adorer qu’Allah, de faire le bien envers les pères, les mères, les proches parents, les orphelins et les nécessiteux, d’avoir de bonnes paroles avec les gens ; d’accomplir régulièrement la Salat et d’acquitter le Zakat !« [6]

Chers croyants !

Les personnes d’une même famille doivent se rappeler les obligations de notre religion. Les prophètes sont les meilleurs exemples en la matière. C’est par les proches qu’ils ont commencé leur mission d’invitation à Allah, à recommander le bien et à interdire le mal.

Les personnes d’une même famille ont des droits les unes sur les autres. Le musulman doit veiller sur ses proches, les aider dans leurs besoins tout en respectant le juste milieu. L’une des plus importantes valeurs de l’islam est la justice. Ainsi, lorsque le croyant veut aider ses proches, il n’a pas le droit de violer les droits des autres. Ainsi, les droits de la famille ne doivent pas passer avant les droits des autres.

Terminons notre sermon avec l’ordre de notre Seigneur qui devrait guider nos relations avec tout le monde : « Ô les croyants ! Observez strictement la justice et soyez des témoins comme Allah l’ordonne, fût-ce contre vous mêmes, contre vos père et mère ou proches parents. Qu’il s’agisse d’un riche ou d’un besogneux, Allah a priorité sur eux deux. Ne suivez donc pas les passions, afin de ne pas dévier de la justice. Si vous portez un faux témoignage ou si vous le refusez, sachez qu’Allah est Parfaitement Connaisseur de ce que vous faites. » [7]

Je termine mon sermon en invoquant Allah afin qu’Il ne nous sépare jamais de la justice et de la droiture. Qu’il fasse de nos proches une source d’élargissement de notre subsistance, de bénédiction dans notre vie et un moyen d’accéder au Paradis.

[1] https://islamansiklopedisi.org.tr/akraba

[2] Sourate an-Nisâ, 4:1

[3] Bukhârî, Edeb, 31, 85

[4] Buhkârî, Edeb, 11; Muslim, Birr, 19

[5] Bukhârî, Edeb, 15

[6] Sourate al-Baqara, 2:83

[7] Sourate an-Nisâ, 4:135

Notre compréhension de Sila ar-Rahim