Sermon du Vendredi
Sermon: Tirer des leçons des expériences vécues
23. November 2023Mes chers frères !
L’être humain vit et meurt dans un temps et un espace limités. L’attachement à la vie est si fort qu’il continue de vivre comme s’il ne mourrait jamais, même s’il sait qu’un jour sa vie se terminera par la mort. Pourtant, lorsque nous entendons parler de la mort, cela nous enlève la joie alors même que c’est la plus grande réalité de la vie. La mort est la porte de passage vers la vie éternelle où il n’y aura plus de mort. C’est pourquoi notre Prophète (saw) a dit : “Rappelez vous fréquemment de la mort qui coupe les plaisirs.” [1]
Chers musulmans !
Un croyant conscient est celui qui peut transformer la vie en un capital pour la vie éternelle de l’Au-delà. De tels croyants sont capables de méditer sur les vrais sujets qui devraient nous intéresser. Ils sont dotés de “perspicacité” qui s’appelle “bassira” en arabe. La perspicacité, c’est la capacité de voir au loin et de percevoir la vérité. Le croyant est également celui qui sait tirer des leçons de ce qu’il voit. Et cela consiste à comprendre l’arrière-plan invisible et la sagesse derrière les événements qui se produisent. Le compagnon Ali (ra) dit à ce sujet: “Il y a tellement de choses à apprendre des leçons, mais si peu de gens les apprennent !”
Chers croyants !
Le fait de dire “İnnâ lillâhi wa innâ ileyhi râjiûn” lorsque nous sommes touchés par un malheur montre notre soumission au destin d’Allah. Cela indique que nous devons nous tourner vers notre Seigneur pendant que nous sommes encore en vie, nous réorganiser et demander pardon.
Nous posons la question à toute l’humanité sans distinction : les horreurs qui se déroulent en Palestine, les bébés tués, les enfants, les femmes, les personnes âgées massacrés, tout cela ne nous blesse-t-il pas ? Les dizaines de milliers de vies perdues lors du récent tremblement de terre en Turquie ne doivent-elles pas nous servir de leçon ? Les années de guerre en Syrie, les centaines de milliers de morts, les millions de réfugiés, ne devraient-elles pas nous interpeller ? Les images des corps d’enfants échoués sur les plages ne nous concernent-elles pas ? L’aveuglement et la surdité du monde entier face au génocide qui se déroule au Turkestan oriental ne devraient-ils pas nous amener à nous interroger sur notre humanité ? Allons-nous oublier ce qui se passe en Libye, au Maroc, en Arakan, en disant que tout cela appartient au passé ? Ne devrions-nous pas nous demander où nous en sommes dans cette humanité, alors qu’il y a tant de morts et de destructions?
Chers croyants !
Si tout cela ne nous incite pas à nous réfugier auprès d’Allah, à nous éloigner du mal et à tirer des leçons, alors qu’est-ce qui fera que nous nous rapprocherons plus d’Allah? Que devons-nous encore affronter ? Dans le verset du Coran qui a été lu au début du sermon, notre Seigneur dit : “N’ont-ils pas médité en eux-mêmes? Allah n’a créé les cieux et la terre et ce qui est entre eux, qu’à juste raison et pour un terme fixé. Beaucoup de gens cependant ne croient pas en la rencontre de leur Seigneur.” [2] Cette situation est le signe que le serviteur est dans la néglicence. Notre Prophète (saw) décrit ainsi la situation d’un tel serviteur: “Malheureux est celui qui tombe dans la négligence, rit et joue, et oublie les tombes et la décomposition sous terre ! Malheureux est celui qui néglige les limites, ne se souvient pas d’où il vient et où il va !” [3]
Chers frères !
Nous ne sommes ni les premiers ni les derniers musulmans à vivre des moments difficiles. Les événements récents ne doivent en aucun cas nous plonger dans le désespoir. N’oublions pas que même si nous sommes des serviteurs qui transgressent les limites, nous avons un Seigneur qui nous encourage à ne jamais désespérer de Sa miséricorde. Nous continuerons à assumer nos responsabilités avec patience, nous nous purifierons aux portes du repentir et nous maintiendrons notre conscience de la présence divine aux côtés de ceux qui endurent. Qu’Allah le Très-Haut nous rappelle que nous sommes Ses serviteurs et que nous devrons inévitablement rendre des comptes. Qu’Il nous maintienne fermes sur le droit chemin et fasse de nous des croyants conscients et dotés de perspicacité. Amin.
[1] Nesâî, Cenâiz, 3
[2] Rûm suresi, 30:8
[3] Tirmizî, Sıfatu’l Kıyame, 17